No menu items available

Chirurgie mammaire : impact sur l'allaitement

Chirurgie mammaire : quel impact sur l’allaitement ?

Dr. Levent Acar
12 mai 2025Dernière modification le 13 mai 2025Temps de lecture 7 minutes et 1219 mots.

Aujourd’hui, de plus en plus de femmes choisissent d’avoir recours à une chirurgie mammaire, que ce soit pour augmenter, réduire ou remodeler leur poitrine. Et c’est tout à fait compréhensible : après une grossesse, une perte de poids ou tout simplement pour se sentir mieux dans sa peau, le regard que l’on porte sur sa poitrine peut évoluer. Mais une question revient souvent, surtout chez les jeunes femmes ou les futures mamans : est-ce que je pourrai allaiter après une chirurgie mammaire ?

Spoiler : ce n’est pas forcément un « oui » ou un « non » catégorique ! Cela dépend de plusieurs choses : le type d’intervention, la technique utilisée, et aussi… un peu de chance ! On fait le point dans cet article.

Chirurgie mammaire et allaitement : faisons le tri

Quand on parle de chirurgie mammaire, on pense surtout à trois interventions :

  • L’augmentation mammaire (avec pose d’implants)
  • La réduction mammaire (réduire le volume des seins)
  • Le lifting mammaire (ou mastopexie)

Chacune a ses particularités, et chacune peut avoir un impact différent sur l’allaitement. Pourquoi ? Parce qu’allaiter, ce n’est pas juste une affaire de glandes mammaires. C’est aussi une question de nerfs, de canaux lactifères (les petits « tuyaux » qui acheminent le lait), de mamelons et de sensibilité. Si certaines structures sont coupées ou trop endommagées pendant l’intervention, la capacité à allaiter peut en être affectée !

Peut-on allaiter après une augmentation mammaire ?

C’est probablement l’intervention la plus courante aujourd’hui en termes de chirurgie mammaire. Elle consiste à insérer une prothèse (silicone ou sérum physiologique) pour redonner du volume à la poitrine.

Bonne nouvelle : dans la majorité des cas, l’allaitement reste tout à fait possible après cette intervention. Pourquoi ? Parce que les implants sont souvent placés sous le muscle pectoral, ce qui évite de toucher aux glandes mammaires, aux canaux lactifères et aux autres structures anatomiques essentielles à la lactation.

Mais tout dépend de la voie d’accès utilisée :

  • Incision sous-mammaire (sous le sein) : peu de risque pour l’allaitement.
  • Incision périaréolaire (au bord de l’aréole) : là, ça se complique un peu, car on pourrait (risque très faible, mais présent) toucher des nerfs ou des canaux lactifères. Cela peut impacter la production de lait ou la sensation au niveau du mamelon.

En clair, oui, on peut allaiter avec des implants… mais il peut y avoir une baisse de production chez certaines femmes en fonction des modalités de l’intervention

Si vous envisagez une augmentation mammaire tout en ayant un projet de grossesse avec allaitement maternel, l’idéal est d’en discuter avec votre chirurgien en amont. Ce dernier saura vous conseiller sur les meilleures options qui s’offrent à vous !

Peut-on allaiter après une réduction mammaire ?

La réduction mammaire, comme son nom l’indique, vise à diminuer le volume des seins en retirant une partie de la glande mammaire, de la graisse et de la peau. C’est une intervention très efficace pour soulager les douleurs dorsales ou retrouver une silhouette plus harmonieuse, mais elle est plus « invasive » que l’augmentation. Et là, forcément, le risque de perturber l’allaitement est plus grand !

Pourquoi ? Parce que lors d’une réduction, le chirurgien peut être amené à retirer ou sectionner certains canaux lactifères, voire à détacher puis repositionner l’aréole. Or, cette zone est essentielle à la fois pour la stimulation nerveuse (qui déclenche la montée de lait) et pour le passage du lait jusqu’au mamelon.

Cela dit, toutes les techniques de réduction ne se valent pas :

  • Certaines conservent une bonne partie de la glande mammaire et des connexions nerveuses : elles offrent donc plus de chances d’allaiter.
  • D’autres techniques, plus anciennes ou radicales, rendent l’allaitement difficile, voire impossible.

De plus en plus de chirurgiens choisissent aujourd’hui des méthodes plus conservatrices, surtout chez les femmes jeunes. Donc, là aussi, si vous envisagez une réduction mammaire et que vous souhaitez allaiter plus tard, n’hésitez pas à le dire clairement lors de votre consultation initiale.

Peut-on allaiter après un lifting mammaire ?

Le lifting mammaire (ou mastopexie) consiste à remonter et remodeler les seins sans forcément modifier leur volume. Cette chirurgie est souvent choisie après une grossesse ou un allaitement, quand les seins perdent de leur fermeté et « tombent ».

L’impact sur l’allaitement dépend ici aussi de la technique utilisée. Si l’aréole est repositionnée, il peut y avoir des atteintes nerveuses ou glandulaires, ce qui pourrait réduire la capacité à produire du lait.

Mais dans certains cas, notamment quand le lifting est léger et que la glande mammaire est peu touchée, l’allaitement reste tout à fait possible. Comme pour les autres interventions, plus l’approche est conservatrice, meilleures sont les chances de maintenir une lactation.

Des effets parfois imprévisibles…

Même avec une technique de chirurgie mammaire respectueuse de l’anatomie, l’impact sur l’allaitement n’est jamais garanti à 100 %. Deux femmes opérées de la même façon peuvent vivre des expériences très différentes ! Certaines allaiteront sans difficulté, d’autres auront une production de lait insuffisante ou une absence totale de montée de lait. 

Parfois, c’est juste une question de sensation : une perte de sensibilité du mamelon peut rendre la mise au sein plus difficile, même si la lactation fonctionne.

Et puis il y a aussi la variable hormonale, le vécu psychologique, la première expérience d’allaitement… Bref, rien n’est figé !

Allaiter après une chirurgie mammaire : ce qu’il faut savoir !

Voici quelques repères utiles si vous avez déjà subi une chirurgie mammaire ou si vous l’envisagez avant une grossesse :

  • Informer les professionnels de santé (sage-femme, pédiatre, consultante en lactation) : ils pourront mieux vous accompagner dès la naissance.
  • Faire un essai d’allaitement : même si vous ne produisez pas beaucoup de lait au début, la stimulation peut suffire à démarrer une lactation partielle.
  • Compléter si besoin : allaitement mixte (lait maternel + lait infantile) ou tire-lait peuvent être des alliés pour préserver le lien tout en nourrissant bébé.
  • S’écouter sans pression : certaines femmes vivent très bien un allaitement partiel ou court, d’autres préfèrent ne pas allaiter du tout — et c’est OK dans tous les cas !

Et du côté de la chirurgie ?

Si vous n’avez pas encore été opérée et que vous envisagez d’allaiter un jour, pensez à en parler dès la première consultation. Le chirurgien prendra obligatoirement en compte votre souhait dans le choix de la technique opératoire. Aujourd’hui, il existe des méthodes chirurgicales plus respectueuses de l’anatomie qui permettent de concilier projet esthétique et projet maternel.

Par ailleurs, certaines cliniques à l’étranger — notamment en Turquie — proposent des chirurgies mammaires de grande qualité, à des tarifs plus accessibles, en utilisant des techniques récentes qui préservent les fonctions naturelles du sein. Là aussi, il est essentiel de bien vous informer et de poser toutes vos questions avant de vous engager !

Finalement, la chirurgie mammaire est-elle vraiment sans risque ? 

La chirurgie mammaire n’empêche pas toujours d’allaiter, mais elle peut en modifier les conditions. Tout dépend de l’intervention, de la technique, et parfois d’un peu de chance.

L’essentiel, c’est d’être bien accompagnée, de ne pas culpabiliser, et de garder à l’esprit que nourrir son bébé, c’est aussi une question de lien, pas uniquement de lait. Que vous l’allaitiez naturellement ou non, votre bébé aura tout ce dont il a besoin : votre présence, votre tendresse, et votre bienveillance !

Partager cet article

Dr. Levent Acar

Dr. Levent Acar - Docteur

blog.comments

navigation.contact